Revue périphéries est publiée par l’Instituto Maria e João Aleixo, situé dans le Conjunto de Favelas da Maré, à Rio de Janeiro. Elle a comme objectif principal de rapprocher les chercheurs, activistes sociaux et artistes des Périphéries du monde, intéressé.es par le partage d’expériences multiples des territoires populaires et par la construction d’une représentation convergente et globale de la Puissance des Périphéries. En savoir plus.

Vous pouvez trouver l'appel aux contributions en Créole Haïtien ici.

Appel aux contributions

Le sujet des migrations — qu’elles soient Sud-Nord ou Sud-Sud — est associé à une série de questions complexes, qui entraînent parfois des conflits: défis (et opportunités) liés à la croissance de la diversité ethnique, nationale, religieuse et linguistique; plusieurs formes d’intolérance, racisme et xénophobie; des problèmes par rapport à l’intégration culturelle et économique du migrant dans le pays de destination; les représentations des migrants et de leurs pays d’origine; les formes de réparation au pays d’origine pour la perte de compétences éducatives et professionnelles pour le pays d’origine, entre autres.

Traditionnellement, la perspective hégémonique qui soutient l’interprétation des problématiques soulignées ci-dessus repose sur des références produites dans les pays dominants économique et technologiquement — le “Nord”, dans des termes qui vont au-delà de la géographie. Il en est de même quand il s’agit de chercheurs et de centres d’apprentissage des pays périphériques, vu la domination du point de vue “eurocentrique” dans leur processus d’éducation et leur perspectives analytiques. Ainsi, les pays périphériques et leurs sujets sont souvent perçus sous un regard réductionniste et stigmatisé, étant donné que le modèle de nation et de société, par excellence, est basé sur les pays les plus riches et politiquement dominants. Un exemple typique de ce phénomène concerne les raisons pour lesquelles les personnes décident de migrer et les facteurs qui influencent le processus de prise de décision par rapport aux pays d’origine et de destination des migrants, qui sont liés à la répulsion d’une part et à l’attraction de l’autre. Étant donné que les concepts associés à la prise de décision sont souvent utilisés d’une manière imperméable et dichotomique, les dynamiques relationnelles qui caractérisent le mouvement migratoire sont rendues invisibles.

En réalité, le pays d’origine n’a pas que des éléments de répulsion. C’est pour cela que, la plupart du temps, les migrants insistent à maintenir des rapports avec lui et essaient, dans une certaine mesure, de reproduire des aspects de la vie de ce pays dans leur destination, ce qui s’ajoute à d’autres pratiques mises en place pour rester “présent dans l’ absence”. De l’autre côté, les territoires dits d’attraction présentent tout un ensemble de situations qui créent des contraintes et des limites pour l’intégration sociale appropriée des migrants. Ainsi, les prémisses réductionnistes qui soutiennent les notions de répulsion et d’attraction finissent par rendre invisible la complexité des relations entre les migrants et les territoires dans lesquels ils déménagent.

Face à cet exemple et à d’autres, il est impératif de construire de nouveaux concepts, paradigmes, études et expériences à propos du phénomène migratoire, surtout de ce qui se passe entre les pays du Sud Global. Périphéries souligne l’importance de considérer l’égalité, le développement et l’accès fondamental aux droits pour la population migrante.

Périphéries souligne également l’importance de considérer les trajectoires et les perspectives de ceux qui migrent, en faisant de ces individus les protagonistes du processus et en faisant attention aux subtilités et aux subjectivités que l’expérience favorise.

Comme d’habitude, nous ne nous focalisons pas sur les plaintes, même si nous reconnaissons leur pertinence dans certains aspects. En réalité, la principale approche que Périphéries 8 cherche à développer est de rendre visible les expériences qui pointent vers les alternatives face aux défis qui caractérisent les migrations Sud-Sud dans le cadre de l’égalité, du développement et de l’accès fondamental des migrants aux droits.

Nous incitons les personnes, les collectifs et les institutions qui se dédient, dans leur travail, à la question migratoire, à continuer de collaborer à la construction de Périphéries 8. Nous espérons que des contributions provenant de différentes narratives de migrants (témoignages personnels, photographie, littérature et poésie, arts visuels et vidéo), ainsi que des recherches académiques du Sud Global (essais et articles), pourront nous aider à développer de nouvelles perspectives pour saisir le phénomène migratoire ainsi que la puissance des individus qui migrent et leur capacité à créer des solutions face aux problèmes qu’ils subissent – sans perdre la dimension de la complexité politique, économique, environnementale et sociale du contexte social dans lequel ils sont insérés. Rassemblons-nous en un collectif démocratique, élargissons notre regard sur la migration, afin de rendre visible et d’affronter l’une des problématiques les plus urgentes du monde d’aujourd’hui.

contributions

Seront considérées les contributions envoyées à revista@imja.org.br jusqu’au 30 Avril, 2023. Périphéries reçoit des contributions en Créole Haïtien, en 5 Français, en Anglais, en Portugais et en Espagnol, tout en respectant les spécificités demandées dans chaque catégorie éditoriale. Nous recevons des propositions de contenus déjà publiés une fois, tout au plus, sur une autre plateforme de publication.

article jusqu’à 3 500 mots, exceptée la bibliographie.

essai contenant jusqu’à 2 500 mots.

nouvelle contenant jusqu’à 2 000 mots.

témoignage contenant jusqu’à 2 500 mots.

essai photographique Un ensemble de photos d’auteurs sur le même thème, comptant jusq’à 10 images, avec un texte d’introduction. Les photos doivent être envoyées en faible résolution pour l’appréciation. En cas d’approbation, nous enverrons les spécifications techniques pour la publication.

arts visuels La production d’image d’auteur ou concernant un travail artistique d’auteur — dessin animé, bd, graffiti, peinture, gravure, gravure sur bois, interventions artistiques, intervention dans des lieux ou n’importe quelles expressions artistiques d’image ou en image —, avec un texte d’introduction. Les images doivent être envoyées en faible résolution pour l’appréciation, avec plus de crédits si nécessaire. En cas d’approbation, nous enverrons les spécifications techniques pour la publication.

orientation éditoriale

L’axe éditorial qui conduit les publications de revue Périphéries est la manifestation et la valorisation de la Puissance des Périphéries. Les propositions de collaboration soumises doivent considérer et répondre à ce principe. Pour plus d’information, voir : le lien: Lettre de la Maré et Le Paradigme de la Puissance et la Pédagogie du Vivre Ensemble. On souligne que le concept de périphérie, ici, est compris dans sa forme la plus développée en extrapolant la découpe urbaine et en comprenant les réalités périphériques non hégémoniques. Ainsi, en considérant la périphérie comme les territoires, les populations indigènes, quilombolas, minorités religieuses et ethniques, tziganes, les questions ethnico-raciales, de genres, LGBTQ+, de réfugies et de migration.

Appel aux contributions en Créole Haïtien

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